Thursday, July 9, 2009

isramart : Sommet de L'Aquila : le fossé subsiste entre pays industrialisés et pays émergents sur le climat

Les pays industrialisés et les pays émergents devaient, hier à L'Aquila, s'entendre pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C d'ici à 2050, mais sans fixer d'objectif de réduction des émissions de CO 2 . Ils se sont engagés à conclure Doha et à ne pas recourir aux dévaluations compétitives.

Un accord a minima a été conclu, hier, sur le réchauffement climatique entre les huit pays les plus industrialisés (G8) et les grands pays émergents, émetteurs de CO , à l'issue de leurs négociations lors du deuxième jour du sommet de L'Aquila. Chargé de préparer le sommet de Copenhague sur le climat fin décembre, les chefs d'Etat et de gouvernement des 16 pays les plus pollueurs rassemblés au sein du Forum des économies majeures (MEF), dans leur déclaration finale publiée dans la soirée, ont en effet inscrit noir sur blanc leur souhait de limiter à 2 °C la hausse maximale de la température terrestre d'ici à 2050.

C'est ce qu'avait révélé la chancelière allemande, Angela Merkel, hier en début d'après-midi, ajoutant que les nations industrialisées se fixeraient d'ici à la fin de l'année des objectifs chiffrés intermédiaires en ce qui concerne la réduction de leurs émissions. En effet, la veille, les leaders du G8 s'étaient entendus pour réduire d'au moins 50 % leurs émissions de COd'ici à 2050, voire de 80 % pour certains pays développés. A la différence de leur accord, aucun objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre n'était mentionné dans la déclaration des seize pays. Le Brésil s'y est opposé en estimant que l'échéance de 2050 n'était pas crédible sans objectif intermédiaire en 2020, selon le responsable brésilien des négociations climat, Luiz Alberto Figuereido Machado. L'Elysée devrait néanmoins se montrer satisfait. « L'inscription dans le marbre de ces 2 °C. confirme implicitement la réduction de 50 % des émissions pour 2050 », indiquait avant le sommet un conseiller.
Fonds mondial vert

Comme l'a révélé hier le Premier ministre suédois, Frédérik Reinfeldt, d'autres réunions auront lieu d'ici au sommet de Copenhague pour avancer sur le sujet. En particulier sur le financement des efforts à faire par chacun des pays alors que la proposition mexicaine de créer un fonds mondial vert alimenté par des contributions versées par tous les pays du monde, sauf les plus pauvres, semble recueillir l'assentiment d'un bon nombre d'acteurs.

Dans la matinée, les pays industrialisés du G8 et les pays émergents du G5, se sont engagés à « résister au protectionnisme » et à « encourager l'ouverture des marchés », selon leur déclaration également publiée hier après-midi (voir ci-dessous). Ils y affirmeraient aussi leur souhait de conclure en 2010 les négociations du cycle de Doha. « Nous avons pris l'engagement de chercher à parvenir à une conclusion ambitieuse et équilibrée du cycle de développement de Doha en 2010 », indique le texte, auquel se sont associées l'Australie, l'Indonésie et la Corée du Sud.

De son côté, la Chine, malgré l'absence de son président, Hu Jintao, s'en est prise à la prédominance du dollar comme monnaie de réserve internationale en appelant explicitement à la diversification du régime monétaire international. Le conseiller d'Etat Dais Bingguo a déclaré au cours de la réunion qu'il fallait « maintenir une relative stabilité des taux de change des principales monnaies de réserve internationales et promouvoir un système monétaire international plus diversifié et raisonnable ». Pourtant, aucune mention relative au système monétaire international n'a été faite dans la déclaration commune du G8 et du G5. Comme l'a souligné, hier, le Premier ministre britannique, Gordon Brown, le débat sur les devises de réserve alternatives au dollar est un débat de long terme, mettant en garde contre le fait que l'ouverture des discussions, aujourd'hui, risquait de déstabiliser le marché des changes. En revanche, les 13 pays ont réitéré leur engagement à ne pas recourir à des dévaluations compétitives de leurs monnaies pour résoudre les problèmes générés par la crise économique.