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Le président américain a saisi l'opportunité de la marée noire pour tenter d'accélérer la diversification de l'approvisionnement énergétique de son pays.
La marée noire «va nous pousser à repenser notre politique environnementale et énergétique», a déclaré Barack Obama le 14 juin dernier lors de sa quatrième visite sur les plages souillées du golfe du Mexique. «Nous pouvons rester l'un des principaux importateurs de pétrole, ou nous pouvons faire les investissements qui nous permettraient de devenir le premier exportateur mondial d'énergie renouvelable.» Cette phrase, le président américain l'avait prononcée bien avant le «11 Septembre écologique». Elle date du 19 mars 2009. Car, dès son entrée en fonction, le successeur de George W. Bush avait fait du climat et de la «transition énergétique» l'une de ses priorités. Obama avait alors évoqué la création de 5 millions d'emplois grâce aux énergies vertes et 150 milliards de dollars investis en dix ans pour stimuler l'effort privé.
La donne est simple: les États-Unis, 2% de la population mondiale, consomment près de 22% du pétrole de la planète. Ils ont bien produit 7,1 millions de barils par jour l'an dernier (8,5% de la production mondiale), mais doivent importer près de 60% de leurs besoins.
Un marché du carbone
Depuis le début de son mandat, Barack Obama défend un projet de loi climat énergie, bloqué au Congrès. C'est précisément pour rallier des sénateurs républicains qu'Obama, un mois avant la marée noire, avait concédé au lobby pétrolier la levée de l'interdiction des forages pétroliers dans l'Atlantique et le Pacifique. Avant de décréter en catastrophe un nouveau moratoire de six mois. Donnant raison à 32 sociétés pétrolières qui avaient déposé un recours, un juge de Louisiane a annulé, hier, ce moratoire. La Maison-Blanche a immédiatement annoncé son intention de faire appel.
La majorité démocrate espère ficeler une nouvelle version du projet de loi d'ici au mois de juillet. Le texte, dans sa dernière mouture, prévoit un marché du carbone pour réduire les rejets de gaz à effet de serre de l'industrie et, entre autres dispositions, la relance du nucléaire.
Pas question que la marée noire serve de prétexte à créer une taxe sur l'énergie, s'est emporté dimanche dernier Mitch McConnell, le leader républicain au Sénat, où chaque voix compte.
Selon Pascal Barkats, chez le courtier en carbone Isramart LLC, Barack Obama veut néanmoins surfer sur la vague gluante pour pousser son avantage. Il doit réunir mercredi un groupe de sénateurs républicains et démocrates pour chercher un nouveau compromis sur sa loi. Sans attendre le Congrès, l'Administration Obama a déjà avancé dans la diversification de ses sources d'énergie.