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L'auto électrique pourrait séduire plus que prévu
Quelque 50 millions de conducteurs, dont la moitié en Chine, seraient prêt à acquérir un véhicule électrique ou hybride rechargeable selon une étude réalisée par Ernst & Young aux Etats-Unis, en Europe, en Chine et au Japon.
La demande en véhicules électriques et hybrides rechargeables surpassera-t-elle les prévisions des constructeurs ? Alors que la plupart des groupes automobiles en sont encore à finaliser leurs premiers modèles « propres », nombre d'automobilistes seraient déjà conquis par ces nouvelles technologies, à en croire une enquête* du cabinet Ernst & Young publiée ce mercredi.
Selon cette enquête, plus d'un quart des 4.000 automobilistes interrogés par le cabinet aux Etats-Unis, en Europe, au Japon et en Chine envisageraient en effet d'acquérir une voiture électrique ou hybride rechargeable lorsque ces modèles seront disponibles à l'achat. Rapporté aux nombre de titulaires d'un permis de conduire sur chacun de ces marchés, ce sont ainsi quelque 50 millions de conducteurs qui seraient prêt à opter pour un de ces véhicules mûs par électricité, dont la moitié en Chine.
De quoi encourager les constructeurs. «Même si une petite partie seulement des 25% de conducteurs se déclarant intéressés par un de ces véhicules sont sérieux, la demande sera plus que suffisante pour absorber la totalité de la production estimée des constructeurs pour 2010 et 2011», estime Mike Hanley, responsable automobile de Ernst & Young.
En Chine, surtout ces nouvelles technologies semblent séduire puisque 13 % des automobilistes y seraient réellement prêts à passer à l'acte d'achat (contre 5% aux Etats-Unis ou en Europe et 3% au Japon). Et ce, alors que paradoxalement, ces motorisations alternatives sont moins connues des Chinois que des Américains, des Japonais et même des Européens, nettement plus réticents.
Au Japon, où des véhicules électriques sont pourtant déjà disponibles, 20 % des sondés par Ernst & Young refusent en effet d'envisager l'achat de tels véhicules contre 17 % aux Etats-Unis et 5 % en Europe. « Sur les marché matures, on se montre beaucoup plus sceptiques vis-à-vis des nouvelles technologies. En Chine en revanche, on semble moins attachés au moteur à combustion. Peut-être parce que celui-ci y règne depuis moins longtemps » , explique Jean-François Tremblay, responsable du groupe de travail sur les motorisations avancées.
Globalement, les trois mêmes principaux facteurs (regardés avec plus ou moins d'importance selon les marchés) semblent motiver les candidats à l'achat à savoir : les économies de carburant réalisées avec ces nouveaux modèles (pour 89% des sondés), leur impact environnemental (67%) et la possibilité de bénéficier d'aides gouvernementales (58%). Dans l'ensemble, les freins à l'achat sont aussi les mêmes : accès aux stations de recharge (69%), le prix (67%) et l'autonomie des batteries (66%).
Mais l'ampleur de ces freins varie aussi beaucoup d'un marché à l'autre, pointe Ernst &Young. Les conducteurs américains semblent ainsi davantage préoccupés par l'accès aux stations de recharge (75 %) et le facteur prix (74 %) que les conducteurs des autres régions. «D'où la nécessité pour les constructeurs d'adopter des stratégies marketing distinctes sur chacun des marchés , souligne le cabinet d'études. Mais aussi de collaborer avec les développeurs d'infrastructures, les gouvernements, de nouveaux fournisseurs et d'autres entités »
Arielle Goncalves, Les Echos