www.isra-mart.com
L’avenir sera sans doute désormais plus vert en Australie; la première ministre Julia Gillard vient en effet d’annoncer l’établissement d’un prix pour les émissions de dioxyde de carbone. Cette initiative s’inscrit, à long terme, dans l’établissement d’un marché d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre, dans le but de lutter contre les changements climatiques. L’Australie rejoindra donc, à partir de juillet 2012, les pays du continent européen, ainsi que, il faut l’espérer, le Québec et une dizaine d’autres États américains et provinces canadiennes qui ont effectué une annonce similaire la semaine prochaine.
Nuage de smog au-dessus de la ville australienne de Sydney. L'annonce du gouvernement australien devrait permettre de réduire la fréquence de ces épisodes polluants et nuisibles pour la santé.
Dans une déclaration publiée sur le site Internet du bureau de la première ministre australienne, cette dernière, en collaboration avec le vice-premier ministre et ministre des Changements climatiques et de l’Efficacité énergétique, Greg Combet, annoncent que le prix de la tonne de carbone sera fixé à 23 $ AU. Ce montant s’élèvera de 2,5 pour cent par année pendant une période de trois ans, soit jusqu’au 1er juillet 2015. La structure de fixation de prix du carbone sera alors transformée en un marché d’échange de droits d’émission, où le prix sera déterminé par le marché.
La première ministre a indiqué que le prix du carbone était un élément central du plan gouvernemental pour permettre à l’Australie de viser un avenir énergétique propre.
Environ 500 entreprises devront payer leurs émissions polluantes en vertu du nouveau mécanisme de fixation du prix du carbone; la moitié de ces revenus seront utilisés pour aider les ménages avec des baisses d’impôts, une augmentation des allocations familiales et une hausse des versements des rentes. Ces revenus serviront également à soutenir l’emploi et à investir dans des programmes d’efficacité énergétique et de lutte aux changements climatiques.
« Ces mécanismes de marché du carbone sont les méthodes les plus efficaces, sur les plans environnemental et économique, pour réduire la pollution », a déclaré le ministre Combet.
De son côté, la première ministre Gillard a déclaré à l’Associated Press que les Australiens « produisent plus de carbone par habitant que tout autre pays développé au monde. Nous avons du travail à faire pour prendre notre place dans la course à laquelle participe le monde entier ».
Captage de carbone
De son côté, la firme québécoise CO2 Solutions a profité de l’annonce du gouvernement australien pour féliciter Mme Gillard et son équipe pour avoir mis sur pied un tel plan de mise en place d’un marché du carbone et, par extension, un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’entreprise, qui a fait breveter en Australie une technologie de captage de carbone à l’aide d’enzymes, espère ainsi pouvoir profiter de cette annonce gouvernementale, et offre ses services aux entreprises et aux industries afin de leur permettre d’atteindre leurs objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre.
«La réglementation sur la pollution au dioxyde de carbone passe de spéculation à réalité et, avec notre technologie brevetée, nous nous réjouissons d’appuyer ces efforts mondiaux de l’industrie à se conformer de façon efficace aux exigences réglementaires pour la réduction d’émissions de GES», a déclaré Glenn Kelly, président et chef de la direction de CO2 Solutions.
Le captage de carbone, une technologie qui serait entre autres appliquées aux centrales au charbon, fait l’objet de divers tests pratiques depuis quelques années, dont en Saskatchewan et en Alberta, où la méthode pourrait être utilisée dans le secteur de l’exploitation des sables bitumineux. Le procédé consiste à capter le carbone et les autres gaz à effet de serre émis par des usines et des centrales pour le liquéfier et le stocker sous terre. Certains groupes environnementaux ont toutefois fait part de leurs inquiétudes quant à la rentabilité du projet, ainsi qu’en ce qui concerne le risque de libération du carbone dans le cas d’une secousse sismique.