Monday, June 1, 2009

Six mois avant Copenhague, la négociation sur le climat s'intensifie

Le cycle des discussions sur le climat se poursuit sans discontinuer. Les portes du Forum des économies majeures sur l'énergie et le climat qui s'est tenu à Paris se referment à peine qu'une nouvelle quinzaine de négociation s'ouvre à Bonn, du 2 au 12 juin, sous l'égide de l'ONU. L'objectif reste le même : préparer la conférence de Copenhague qui, en décembre, doit mettre au point l'accord qui succédera au protocole de Kyoto, signé en 1997 et qui s'achève en 2012.

Trois autres sessions comme celle de Bonn auront lieu avant Copenhague, tandis que les pays du G8 discuteront en juillet du changement climatique, qui fera aussi l'objet d'une session spéciale lors de l'Assemblée générale de l'ONU, en septembre. Une activité diplomatique intense qui témoigne de la difficulté et de l'importance de parvenir à un accord.

Plusieurs textes seront discutés à Bonn, dont le principal a été élaboré par le diplomate maltais Michael Zammit Cutajar. Ce document organise clairement les quatre principaux sujets de débat : objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, actions à mener pour réduire les émissions, actions à mener pour s'adapter aux effets du changement climatique, financements de ces actions.

Si la structure de discussion est bien organisée, les sujets de controverse sont innombrables. Plusieurs points sont présentés sous forme d'options entre lesquelles choisir. Le texte est émaillé d'expressions entre crochets signifiant qu'elles sont à débattre. Par exemple, l'objectif de réduction des émissions des pays développés en 2020 laisse le choix entre "au moins 25-40 %", "25-40", "plus de 25-40", "de l'ordre de 30", "d'au moins 40", etc.

Compilant et synthétisant les différentes suggestions émises par les Etats, ce document traduit l'extrême diversité des points de vue. Mais il peut constituer la base sur laquelle bâtir le futur traité. "Le socle technique des discussions est de plus en plus solide", observe Damien Demailly, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

La rencontre de Bonn permettra de voir si les oppositions sont surmontables, celle de Paris ayant montré que la question de réduction des émissions était cruciale. Cependant, observe Emmanuel Guérin, de l'Institut du développement durable et des relations internationales, "la discussion se déplace sur la date à laquelle les pays commenceraient à infléchir leurs émissions".

Un autre objet majeur de controverse sera celui du financement. Quel montant les pays développés sont-ils prêts à consacrer ? Les pays en développement auront-ils le contrôle des fonds ? On saura dès le 12 juin si les pays sont prêts à s'entendre ou si une logique de blocage l'emporte.